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La maltraitance envers les aînés

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Albertine Sauvé, 84 ans, est veuve depuis 9 ans. Elle vit dans une résidence pour personnes aînées et son fils Jacques lui rend visite régulièrement. Cependant, il n’est pas très gentil avec elle : il l’insulte constamment et fait pression sur elle pour avoir de l’argent. Il dit qu’elle a trop d’économies et qu’elle doit penser davantage à son fils unique et à ses petits-enfants. Albertine s’est confiée à une amie dans sa résidence qui lui a parlé de maltraitance.

Comment définir la maltraitance envers les aînés?

La proportion d’aînés dans la société est en expansion au Québec. La population âgée entre 60 et 70 ans a bondi d’environ 4 % de 2000 à 2013 pour atteindre des taux de 18,5 % chez les femmes et de 14,9 % chez les hommes. Malgré tout, le phénomène de la maltraitance envers les aînés reste peu connu.

Des études canadiennes sur le sujet révèlent qu’environ 4 % des aînés en seraient victimes. Le gouvernement du Québec, inspiré par l’Organisation mondiale de la santé, décrit la maltraitance envers les aînés comme étant un geste ou un manque de soins appropriés qui se produit dans le cadre d’une relation de confiance et qui cause de la détresse et des souffrances à la personne aînée. La maltraitance peut être occasionnelle ou répétée.

Selon le Ministère de la Famille et des Aînés, les formes les plus reconnues de maltraitance sont « la négligence, la violence physique ou sexuelle, la maltraitance psychologique ou émotionnelle, l’exploitation financière ou matérielle et la violation des droits de la personne ». Ces types d’abus peuvent se manifester de diverses manières : absence de soins psychologiques et d’hygiène requis pour le bien-être, coups, alimentation forcée, attouchements sexuels, exhibitionnisme, humiliation, ignorance, infantilisation, menaces, insultes, fraude, pression pour obtenir de l’argent ou une part d’héritage, discrimination basée sur l’âge, traitements médicaux forcés malgré une absence de consentement de la personne, etc.

L’auteur de la maltraitance

L’auteur de ces actes peut à la fois être un membre de la famille (frère, enfant, etc.) ou de l’entourage (collègue, voisin, ami, etc.), le conjoint ou une personne qui prodigue des soins. Il semble que les femmes de 65 ans et plus soient davantage victimes d’abus perpétrés par leur conjoint tandis que les hommes du même âge sont généralement victimes de membres de leur entourage ou d’un collègue.

Dans cette optique, l’organisme Réseau Internet Francophone Vieillir en Liberté (RIFVEL) a rédigé un test pour identifier les situations d’abus envers les aînés. Au sens de celui-ci, la personne qui commet l’abus est souvent dépourvue de moyens pour s’occuper de la victime; elle est dépendante de celle-ci, vit avec elle et s’en occupe; a des problèmes de consommation de drogues ou d’alcool; vit des difficultés financières ou familiales, etc.

L’auteur de la maltraitance laisse souvent paraitre les indices suivants : il s’immisce dans les finances de la victime; la rabaisse, l’insulte et la menace; présente un comportement colérique; isole la victime; empêche l’aîné de recevoir les soins de santé requis, etc.

La victime

Pour sa part, la victime type est souvent en perte d’autonomie; compte depuis longtemps sur l’aide d’une même personne; n’a pas le plein contrôle de ses finances; n’a pas de famille ou la voit rarement; souffre d’une maladie mentale ou d’un handicap physique, etc.

L’aîné victime d’abus présente fréquemment des indices de dépression : perd excessivement de poids, pleure facilement, s’isole, a des idées suicidaires, a des troubles du sommeil. La personne peut aussi rechercher l’approbation d’un tiers avant de répondre à des questions, présenter des indices apparents de violence, chuter à répétition sans raison apparente, etc.

Quoi faire en cas de maltraitance envers les aînés?

Il est possible de visiter le site Internet du gouvernement du Québec sur la maltraitance : maltraitanceaines.gouv.qc.ca. Ce site aborde plusieurs aspects de la maltraitance afin de mieux comprendre ce problème de société, de le reconnaître et de savoir comment agir dans une telle situation.

De plus, il existe la ligne d’information téléphonique Aide Abus Aînés. La victime, ou toute personne qui a des motifs raisonnables de croire qu’une personne âgée subit de la maltraitance, peut contacter cette ligne téléphonique qui offre de l’information, un service de gestion de crise et de suivi ainsi qu’un soutien psychologique. Le numéro de téléphone est le 1 888 489-ABUS.

Une personne peut aussi faire un signalement à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse et ce, même s’il est impossible d’obtenir le consentement écrit de la victime. Cette démarche pourrait éventuellement mener à l’ouverture d’un régime de protection aux biens ou à la personne. Un régime de protection permet de nommer une personne qui s’occupera des biens et s’assurera du bien-être de la personne devenue inapte. La personne désignée peut être un proche de la personne inapte ou l’État (Curateur publique) si aucune personne proche ne peut être nommée. Vous pouvez contacter la Commission par téléphone au 1 800 361-6477 ou par courriel au accueil@cdpdj.qc.ca

Il vous est aussi possible de porter plainte directement à la police.

Finalement, les intervenants psychosociaux qui travaillent dans les CLSC peuvent offrir un support à la victime et la diriger vers les ressources appropriées.

Il y a également la trousse SOS-Abus, une campagne de sensibilisation qui vise à aider les intervenants sociaux à agir adéquatement vis-à-vis des cas d’abus. Cette trousse aide les intervenants à prévenir et à dépister les abus envers les ainés, à intervenir en situation d’abus envers les aînés et à former d’autres personnes sur le sujet. La trousse est disponible au www.troussesosabus.org.

Inform’elle, 2018

N.B.: L’information contenue dans le présent article est d’ordre général. Chaque situation mérite une analyse spécifique. Pour de plus amples renseignements concernant le droit familial, téléphonez à la ligne d’information juridique d’Inform’elle 450 443-8221 ou au 1 877 443-8221 (sans frais) ou consultez une personne exerçant la profession d’avocat ou de notaire.


Règle d’interprétation : la forme masculine peut inclure le féminin et vice versa.

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